Trame verte et bleue

La préservation et la restauration des continuités écologiques constituant la Trame verte et bleue est un enjeu majeur sur le bassin versant des Plaines et coteaux de la Seine centrale urbaine. La Trame verte et bleue comprend les forêts et espaces verts, les continuités terrestres comme les avenues végétalisées, les milieux aquatiques et humides (cours d’eau, zones humides,…).

Définitions

Dans un premier temps, voici quelques définitions essentielles :

Biodiversité : Le concept de biodiversité a été défini par la Convention sur la diversité biologique en 1992 disponible sur le site de l’INPN. Il correspond à « la variabilité des êtres vivants de toute origine y compris, entre autres, les écosystèmes aquatiques et les complexes écologiques dont ils font partie : cela comprend la diversité au sein des espèces ainsi que celle des écosystèmes ».

Continuités écologiques : Ensemble du réseau écologique qui permet à la faune sauvage de se déplacer pour assurer son cycle de vie. Elles sont composées de réservoirs de biodiversité et de corridors écologiques (article L. 371-1 et R. 371-19 du code de l’environnement)

Corridors écologiques : Continuités par le biais d’espaces relais permettant le déplacement des espèces entre les réservoirs de biodiversité. Le corridor peut être continu ou discontinu, les espaces relais sont alors dispersés et limitent le passage des espèces les moins mobiles.

Réservoirs de biodiversité : Espaces dans lesquels la biodiversité est la plus riche ou la mieux représentée. Ainsi, ces espaces sont les lieux où les espèces peuvent effectuer tout ou partie de leur cycle de vie. Ces habitats naturels peuvent assurer leur fonctionnement en ayant notamment une taille suffisante.

Trame verte et bleue : Réseau formé de continuités écologiques terrestres et aquatiques identifiées par les schémas régionaux de cohérence écologique ainsi que par les documents de planification de l’Etat, des collectivités territoriales et de leurs groupements. (Définition issue du Centre de ressources pour la mise en oeuvre de la Trame verte et bleue du Ministère de la transition écologique et solidaire et de l’Office français de la biodiversité).

Enjeux en Seine centrale urbaine

La cellule d’animation a réalisé un diagnostic Trame verte & bleue en 2018-2019 avec le soutien du Conseil régional d’Île-de-France, la Direction Régionale et Interdépartementale de l’Environnement et de l’Energie et Eau de Paris.

Par ailleurs, l’objectif de ce diagnostic était de définir les enjeux liés aux trames vertes et bleues sur le bassin versant des Plaines et coteaux de la Seine centrale urbaine.

Les résultats de ce diagnostic ont fait ressortir deux principales catégories d’enjeux à l’échelle du bassin versant : les enjeux écologiques et socio-économiques.

Les enjeux écologiques

Les enjeux écologiques correspondent aux enjeux relatifs au maintien de la qualité des habitats et des corridors écologiques au sein des Plaines et coteaux de la Seine centrale urbaine. Cinq enjeux ont été définis :

  • Préserver les réservoirs de biodiversité comme les forêts domaniales de Saint-Germain-en-Laye ou Fausses Reposes ;
  • Développer les réservoirs de biodiversité et les espaces relais dans les zones carencées comme le nord du département des Hauts-de-Seine ;
  • Stopper la disparition des zones humides, notamment dans les réservoirs de biodiversité comme la forêt de Versailles ou le domaine national de Saint-Cloud ;
  • Préserver et restaurer les corridors terrestres et les espaces relais. Cela concerne notamment les corridors qui relient les réservoirs de biodiversité comme celui qui connecte la forêt de Meudon au réservoir local du Parc André Citroën dans le 15ème arrondissement de Paris ;
  • Préserver et restaurer les corridors aquatiques et humides, notamment les rus de Buzot, de Marivel et de Vaucresson.

Les enjeux urbains

Les enjeux urbains correspondent aux enjeux relatifs aux problématiques sociales et économiques incluant les populations humaines dans leurs rapports à la nature et à sa gestion au sein du bassin versant. Trois enjeux ont été identifiés :

  • Nature en ville et attractivité du territoire. Le développement d’espaces verts pour l’amélioration du cadre de vie concerne principalement sur le bassin versant les zones carencées, notamment dans le sud du département des Hauts-de-Seine ;
  • Maîtriser les risques et rafraîchir les villes. Afin de lutter contre les îlots de chaleur ou les risques inondation, une des solutions est la désimperméabilisation des sols et la création d’espaces verts de pleine terre. Cet enjeu concerne les territoires carencés et dont l’urbanisation est dense comme le quartier d’affaires de la Défense ;
  • Participer à l’amélioration de la qualité de la ressource en eau et des milieux aquatiques, par la mise en place d’espaces végétalisés et d’infiltration pour une phytoépuration de l’eau sur l’ensemble du territoire.

Focus sur les milieux aquatiques

Les milieux aquatiques du territoire sont soumis à d’importantes pressions d’origine anthropiques (urbanisation croissante, canalisation et artificialisation des berges, navigation, etc.) qui perturbent les écoulements et la libre circulation des espèces.

Leur restauration constitue l’un des grands enjeux du Contrat et sera à renforcer dans les années à venir avec l’aménagement du futur Grand Paris.

Assurant une continuité entre l’eau et la terre, les berges naturelles et les milieux rivulaires conditionnement le développement d’écosystèmes riches et diversifiés. De plus, les systèmes racinaires des végétaux en place assurent également des rôles primordiaux. En effet, ils permettent de stabiliser les sols, d’améliorer la qualité des eaux par phyto-épuration et la de limiter les risques d’inondation en favorisant l’infiltration. L’atteinte du bon état écologique d’un cours d’eau est donc significativement dépendante de la qualité de ses berges et de son lit.

Accompagnement de la cellule

Afin de faciliter l’émergence et la mise en place d’actions favorisant le développement de la nature en ville, la préservation de la biodiversité et la restauration des continuités écologiques, la cellule d’animation propose un accompagnement technique. Par le biais de l’animation de la Charte Trame verte & bleue, et du Contrat Eau, Trame verte & bleue, Climat 2020-2024, la cellule conseille techniquement les porteurs de projets signataires et sur les financements potentiels de leurs actions . De plus, elle sensibilise les structures présentes sur le bassin versant.

Objectifs des actions de Trame verte et bleue

D’après le code de l’environnement (article L. 371-1 I), les objectifs de la Trame verte et bleue sont les suivants :

  1. Diminuer la fragmentation et la vulnérabilité des habitats naturels et habitats d’espèces et prendre en compte leur déplacement dans le contexte du changement climatique ;
  2. Identifier, préserver et relier les espaces importants pour la préservation de la biodiversité par des corridors écologiques ;
  3. Mettre en œuvre les objectifs de restauration des milieux et préserver les zones humides  ;
  4. Mettre en oeuvre les objectifs de qualité et de quantité des eaux que fixent les schémas directeurs d’aménagement et de gestion des eaux ;
  5. Faciliter les échanges génétiques nécessaires à la survie des espèces de la faune et de la flore sauvages ;
  6. Améliorer la qualité et la diversité des paysages.

Par conséquent, un des objectifs des lois Grenelle, qui est également décliné dans le Schéma régional de cohérence écologique d’Ile de France, est que la restauration des milieux aquatiques et de leur continuité écologique constitue l’une des grandes priorités sur le territoire. Les mutations urbaines à venir dans le cadre de l’aménagement du Grand Paris impliquent de la renforcer d’autant plus.

En conclusion, lorsqu’elle est bien délimitée et définie sur le territoire, la Trame verte et bleue a pour objectif de contribuer à la préservation et à la restauration des continuités écologiques afin d’enrayer l’érosion de la biodiversité.

Solutions et retours d’expérience

Préserver les réservoirs de biodiversité

  • Conserver des surfaces boisées homogènes et viables ;
  • Préserver les zones de lisières ou écotones de l’érosion ;
  • Diversifier les espèces de la strate arbustive ;
  • Proscrire l’usage de produits phytosanitaires ;
  • Adopter une gestion adaptée et différenciée des espaces verts et naturels ;
  • Limiter la canalisation et l’artificialisation des cours d’eau et de leurs berges ;
  • Lutter contre l’installation des espèces exotiques envahissantes.
Gestion et entretien sans l’utilisation du cimetière de Versailles

Développer les réservoirs de biodiversité et les espaces relais

  • Développer la création d’espaces verts et naturels dans les zones carencées par la désimperméabilisation de friches urbaines ou la création de parcs urbains ;
  • Protéger les zones humides de la fragmentation ;
  • Restaurer la qualité des zones humides dégradées ou en créer.
Aménagement de la prairie du Moulin Joly par la ville de Colombes

Préserver et restaurer les corridors terrestres et les espaces relais

  • Réaliser des études sur la santé phytosanitaire de la végétation ou des atlas de la biodiversité communal ;
  • Eviter la diminution surfaciques des corridors terrestres et des espaces relais en les intégrant aux PLU (plan local d’urbanisme) ou PLUi (PLU intercommunal) ;
  • Supprimer les obstacles dus aux infrastructures linéaires par la mise en place de passages à faune ou la végétalisation des trottoirs ;
  • Développer des stratégies nature ou de trame verte et bleue à l’échelle locale ;
  • Développer le réseau des liaisons douces ;
  • Désimperméabiliser les surfaces soit végétaliser les sols, les toitures ;
  • Limiter l’expansion de l’urbanisation sur les zones naturelles ;
  • Végétaliser les berges des cours d’eau anthropisés.

Préserver et restaurer les corridors aquatiques et humides

  • Désartificialiser les berges de la Seine et de ses affluents par les techniques de génie végétal ;
  • Assurer le franchissement ou le contournement des obstacles à l’écoulement et à la continuité sédimentaire et piscicole ;
  • Engager des études et des travaux de réouverture des rus affluents de la Seine ;
  • Limiter le développement d‘espèces exotiques envahissantes.
Travaux de restauration des berges de l’étang de Ville d’Avray en génie végétal par l’association Espaces

Afin d’avoir plus d’informations sur les solutions et consulter des retours d’expérience, vous pouvez consulter la cartographie interactive du Centre de ressources pour la mise en œuvre de la Trame verte et bleue :

Les essentiels

Réglementation, sites internet et documentation de référence

ministère transition écologique
Définition de la TVB et ses objectifs – Article L371-1 du code de l’environnement
Lien d’accès
Définition des continuités écologiques – Article R371-19 du code de l’environnement
Lien d’accès
Orientations nationales pour la préservation et la remise en bon état des continuités écologiques
Lien d’accès
ministère transition écologique
Outils de mise en œuvre de la Trame verte et bleue
Lien d’accès
Références bibliographiques sur la TVB
Lien d’accès
Note technique
« Mettre en œuvre la TVB en milieu urbain »
Lien d’accès
DRIEE
Plaquette de présentation du SRCE
Lien d’accès
Rapport et atlas cartographique du SRCE
Lien d’accès
Panorama de la biodiversité francilienne 2019
Lien d’accès
Schéma environnemental des berges des voies navigables d’Île-de-France
Lien d’accès
Cartographie des milieux naturels franciliens (ECOMOS)
Lien d’accès
Agence de l'eau Seine-Normandie
Schéma Directeur et d’Aménagement de Gestion des Eaux (SDAGE) 2016-2021
Lien d’accès
Etat des lieux des masses d’eau 2019
Lien d’accès
Guide juridique et pratique sur la gestion des milieux aquatiques et humides
Lien d’accès

Subventions des actions

Les documents relatifs aux modalités de subvention et aux montages des dossiers sont regroupés dans la page suivante :